Les gens ont tendance à tenir pour vrai ce qu'ils souhaitent être la vérité ou ce qu'ils redoutent être la vérité.
La nuit tomba complètement. Derrière moi, le feu diminua d’intensité et mon ombre disparut. Je continuai de tendre l’oreille, parfaitement comblé et heureux. Le ciel de plus en plus sombre se rapprocha de la terre. Il faisait assez noir. Tout était calme. Un courant d’air froid m’effleura alors la peau, à la manière de la froide caresse du cristal. Laissant la nuit de ses étoiles chantantes, j’allai m’assoupir près du feu. Cependant, un bruit étrange me stoppa dans mon élan et me força à me lever en vitesse. Mon épée à la main, je regardai chaque arbre de la forêt. Rien, jusqu’à qu’un enfant sorte de derrière un buisson. Le visage en sang, il était dans un piteux état. Mon arme retourna à ma ceinture pour que je puisse me pencher vers l’enfant. « Tu ne devrais pas te cacher de la sorte. J’aurais pu te tuer. » L’enfant ne parla pas, restant dans le silence et me regardant comme un véritable méchant. Je sortis de mon sac un bout de viande séchée que je lui tendis. Je voulais lui montrer qu’il pouvait avoir confiance en moi et que je ne lui ferais aucun mal. Il déroba le morceau de viande d’un rapide geste de la main et le goba d’un coup. J’en sortis un deuxième puis un troisième. « Je viens de Terre d’Ouest. Là-bas, c’est devenu un véritable enfer. Des gens sont venus prendre possession de nos villages et de la politique du royaume. Bientôt, ils vont se rendre dans les Contrées du Milieu pour faire de même. »« Tu ne devrais pas t’en faire. Les personnes des Contrées du Milieu vont arranger tout ça, tu verras. » suite